Hydrogène vert
Pourquoi l’hydrogène Vert ? Une énergie propre et bon marché
En 2022 Le tunnel est un outil de la liaison entre deux régions, Occitanie et Aragon, qui ont en commun une politique Hydrogène vert particulièrement innovante et ambitieuse.
A cette convergence s’ajoute un bien commun : un Parc Naturel Régional de part et d’autre des Pyrénées. Ces deux régions ont, par-dessus la frontière, des projets d’avenir qui se ressemblent et qui s’inscrivent dans la préservation de la nature.
Cependant l’approche transfrontalière entre Occitanie et Aragon souffre de l’absence d’un moyen de communication pour faciliter la mobilité entre les personnes et la libre circulation des biens. Pourtant l’UE encourage ces alliances et la pandémie du Covid a démontré l’impérieuse nécessite d’y remédier .Déjà dans les Alpes des expériences existent.
Le désenclavement des zones de montagnes des Pyrénées passe par un tunnel qui pourrait être réservé aux piétons, vélos et véhicules « propres » et au train à hydrogène voire au ferroutage.
Certes un tunnel est un trait d’union entre Luchon- Benasque, mais aussi entre Toulouse et Saragosse pour revitaliser le Comminges dans le cadre d’une politique décarbonée et protectrice du monde des vivants, tout en maintenant l’axe routier économique traditionnel Veilla –St Béat, St Bertrand du Comminges et Montréjeau etc…. Il s’agit d’ajouter non de supprimer.
La course aux énergies. L’hydrogène, un recours à portée du Comminges
Nous avons pris conscience de la fragilité de notre planète et de la nécessité d’agir, vite et fort, pour la protéger. Les énergies carbonées d’origine fossile sont les principales responsables et il faut au plus vite les remplacer car ces énergies posent à terme un problème de raréfaction. Enfin, elles sont l’objet de graves déséquilibres géopolitiques pour les pays, comme la France, qui n’en produisent pas, ou très peu. La balance commerciale de la France souffre de cette dépendance énergétique.
Après la seconde guerre mondiale, ces énergies ont permis le chauffage des immeubles, le déplacement des véhicules et la production d’électricité. Puis l’énergie nucléaire est devenue la principale source d’électricité. Et l’idée du « tout électrique » s’est imposée. Mais cette idée, à priori géniale, masque deux grands problèmes :
- L’électricité n’est pas une énergie native et il faut donc une autre source d’énergie pour la produire.
- L’électricité se stocke assez difficilement dans des batteries qui sont elles-mêmes source de grandes pollutions.
Les torrents de nos vallées répondent parfaitement à cette double problématique, si nous décidons de stocker l’électricité sous forme d’hydrogène liquiderents de nos vallées répondent parfaitement à cette
Les batteries en question.
Nous connaissons tous les batteries plomb-acide de nos voitures. Elles sont très lourdes et nous ne savons pas comment nous en débarrasser lorsqu’elles sont en fin de vie. Des révolutions importantes ont été réalisées et nous savons produire aujourd’hui des batteries beaucoup, beaucoup plus performantes.
Cependant, ces batteries contiennent des « terres rares » et nous ne maitrisons pas bien leur recyclage. Les terres rares ne se trouvent que dans quelques pays (dont la Chine) et leur extraction nécessite de déplacer des quantités très importantes de matériaux, d’où l’impact carbone de ces exploitations, ce qui fait que les batteries ainsi équipées ne sont en rien des modèles d’écologie industrielle.
La production d’hydrogène.
L’hydrogène s’obtient par « craquage » de l’eau (H2O), l’énergie étant l’électricité. On produit ainsi de l’hydrogène et de l’oxygène, qui peuvent se conserver sous forme liquide. L’oxygène a de nombreuses applications industrielles et médicales.
Le procédé de craquage est une di-électrolyse, ce qui nécessite de l’eau et du sel, car il ne saurait y avoir de conduction sans chlorure de sodium. Or, à proximité de Luchon, sur la commune de Salis du Salat, les eaux thermales répondent directement à cette attente avec un taux de salinité supérieur à celui de la Mer Morte, ce qui en fait une source renouvelable d’hydrolysat immédiatement utilisable, le tout couplé à la production d’hydro-électrique locale. Nous sommes donc dans un processus de production répondant entièrement aux conditions du « tout renouvelable ».
Pendant plus de 200 millions d’années, le bassin aquitain a bénéficié de la présence de la mer qui s’est retirée et évaporées à différentes reprises, favorisant le dépôt de sel. Des couches de sel successives ont été enfouies : on parle alors de sel fossile. Lorsque les Pyrénées sont apparues, des failles souterraines se sont créées et de nombreuses sources ont jailli. En remontant à la surface, l’eau traverse des roches successives ainsi que l’épaisse couche de sel, et se charge alors en minéraux et en sel.
Et l’hydrogène ainsi produite est utilisé dans des « moteurs à hydrogène » qui restituent de l’énergie …et de l’eau. nous inscrivons alors dans un cercle vertueux où de l’électricité verte et de l’eau (que nous avons en abondance dans nos montagnes) permettent un stockage d’énergie. Et la restitution d’énergie ne produit que de l’eau.
Le stockage de l’hydrogène liquide : création de « port sec » une chance pour le Comminges ? La production industrialisée d’hydrogène liquide va nécessiter des zones de stockage verte. Par précaution, les dispositifs seront implantés hors des zones habitables. Là encore, notre territoire offre de nombreuses possibilités. Le Comminges – Luchonnais comme Terre d’accueil
L’Occitanie et L’Aragon : le pari commun de l’hydrogène train -tunnel ? |
I .Les étapes parallèles : Le corridor transfrontalier hydrogène existe
I.1 L’ARAGON : L’Aragon et Huesca franchissent une étape décisive dans l’engagement en faveur de l’hydrogène pour la technologie du transport durable (Octobre 2017)
- Stations de ravitaillement pour véhicules à hydrogène reliant France-Andorre- UE
- Projets de stockage
- Plan directeur de l’hydrogène 2021-2025
- Usine de Sabinanigro, promotion de l’hydrogène vert (2021)
- Projet train Saragosse-Pau d’Alstom
- Station d’EI CISNE (Saragosse) nouvelle technologie pour obtenir de l’hydrogène (2022)
Ainsi une stratégie de décarbonisation et de lutte contre le changement climatique se met en place en Aragon à partir de l’hydrogène.
I.2 L’OCCITANIE : une région pionnière et exemplairedans le transport décarboné.
- Cap clair en 2016 : être la première région positive d’Europe.
- Un engagement fort dès 2018 pour l’expérimentation du train hybride.
- Premier train à hydrogène Montréjeau-Luchon en 2023.
- La SNCF commande les rames en 2019.
- La filière française de l’hydrogène vert se constitue en Occitanie : hybridation-batterie-hydrogène.
- Un soutien aux initiatives des habitants avec des budgets participatifs.
Ainsi le plan hydrogène vert est ambitieux et concilie écologie et économie (communiqué de presse du 23aout 2021)
I.3 ARAGON-OCCITANIE : un plan hydrogène vert en commun ?
Pour résumer, les deux régions se sont engagées dans une planification d’hydrogène vert. Le corridor transfrontalier demande à être développé.
II. Les Atouts en Comminges sur la ligne SNCF Toulouse-Luchon
Le train « hydrogène « s’inscrit dans une démarche « verte » avec la protection environnementale et l’écologie en tant que conséquences directes de la réalisation du projet.
Le projet porté par les associations tient compte de plusieurs facteurs non limitatifs :
-Position géographique centrale dans les Pyrénées
– Condition première du raccourcissement des itinéraires France Espagne et inversement.
– Diminution des gaz à effets de serre pour tous les transports faisant appel à des moteurs à explosion empruntant cette nouvelle voie.
– Accès routier à moindre altitude que celle du tunnel d’Aragnouet.
– Gain de temps pour les transports à moindres difficultés routières (lacets et pente)
– Economie financière sur le coût du transport d’autant moins polluant (moindre consommation de carburant)
– Une altitude moindre entraine un enneigement moindre donc moins de contraintes de déneigement pour maintenir l’itinéraire ouvert en toutes saisons.
– Un déneigement moindre nécessite donc un moindre coût de maintien d’ouverture avec moins d’heures d’emploi d’engins et un meilleur rendement d’efficacité globale
– Du point de vue de l’écosystème, moins de neige entraine une moindre utilisation de quantité de sel pour prévenir le verglas donc moins d’effluents à action négative sur le faune et la flore en aval et ce des deux cotés des Pyrénées. Tout cela conduit à un moindre coût d’entretien.
– Le raccordement géographique avec l’ensemble des voies de communication qui relient Luchon à Montrejeau pour le rail et au Bazert pour la route et l’autoroute est la condition première du désenclavement de la vallée avec un lien physique évident ouvrant sur tout le nord de l’Europe.
– Une particularité avantageuse : La réhabilitation de la voie ferrée Montréjeau Luchon qui inclue mécaniquement le tunnel dans la pratique des « ports secs » avec la zone logistique de Toulouse Nord ce qui va permettre un trafic ferroviaire de fret non polluant avec la future traction à hydrogène. Ce trafic peut être étendu à partir de Toulouse dans les trois axes européens principaux Nord Est et Ouest.
– Cette extension sera d’autant plus rentable que la gare de Loures-Barousse possède une double voie permettant le croisement de deux rames ce qui va autoriser le doublement du trafic
– Une ouverture sur la valorisation de l’emploi : Le trafic logistique ramené à moindre coût par le rail non polluant vers Luchon va permettre d’envisager d’y déployer une plateforme logistique créatrice d’emplois.
– Une ouverture touristique : Autrefois, il existait un train de prestige biquotidien Paris Luchon. Rien n’empêche que cela ait à nouveau lieu pour enrichir le patrimoine culturel de la vallée par le tourisme qui va, avec le tunnel, trouver au delà de la Reine des Pyrénées une ouverture espagnole sur Benasque.
– Un renouveau économique : Essentiellement dans les services comme le tourisme désaisonnalisé non massifié en complément de tout ce que nous venons d’évoquer avec une amplification des sports d’hiver, pour toutes les stations du secteur, du thermalisme et une possible ouverture sur la réhabilitation des thermes de Loures Barbazan dont la source est à nouveau opérationnelle, le tout lié au train en dehors des rames de fret.
– Il faut aussi compter sur un apport de clientèle transfrontalière, dont l’arrivée sera facilitée par le tunnel.
L’outil « tunnel » s’insère dans les politiques locales d’Aragon et d’Occitanie. Il vient soutenir l’engagement actuel et le renforcer par les retombées attendues de chaque côté des Pyrénées. Le désenclavement propre est possible et ouvre une espérance partagée pour vivre certes dans un site magnifique protégé, et pays « montagne » vivant. La création d’un « observatoire environnemental » viendrait sécuriser et enrichir la démarche verte.
L’approche « information » transversale des associations auprès des collectivités territoriales est en cours.
L’Occitanie Aragon : un choix Hydrogène en commun
Nos deux régions ont une politique de l’hydrogène extrêmement volontariste. Les territoires pyrénéens offrent les mêmes atouts des deux côtés de la frontière.
Ces deux régions ont en commun d’avoir des entreprises à forte valeur technologique comme Alstom, et des implantations de site « hydrogène » en cours.
Et depuis 50 ans au moins, des associations françaises et espagnoles militent pour le percement d’un tunnel afin de relier ces deux villes, ces deux régions. Nous avons aujourd’hui l’atout de notre retard.
Nous connaissons les erreurs du passé et nous pouvons aujourd’hui les éviter
L’Hydrogène est une chance pour la libre circulation et l’environnement, pour une nature à découvrir proprement.